Charles, promo 2012, Line Producer chez Mikros Animation

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Diplômé d’un mastère Animation 3D en 2012, Charles Seignolle réalise son rêve d’enfant en travaillant aujourd’hui sur les plus grands films d’animation de notre époque, dans les meilleurs studios internationaux.

Moi, Moche et Méchant 2, les Minions, Comme des Bêtes 2, le Grinch…Charles a participé à la réalisation de nombreuses vedettes du box-office !

L’Animation 3D à l’IIM : apprendre un métier passion

J’ai toujours regardé des dessins animés et surtout les films Disney en boucle ! Quand on regarde un film d’animation on ne se rend pas compte de la charge de travail qu’il y a derrière, que ce soit pour l’animation traditionnelle ou l’animation 3D. En grandissant, je me suis intéressé à l’aspect technique, je trouvais cela incroyable. Toutes les personnes qui sont impliquées dans le processus, les techniques utilisées et les compétences requises, c’est vraiment impressionnant. Il faut ajouter à cela que c’est une industrie qui ne fait que progresser techniquement d’année en année.

En découvrant les premières techniques de fabrication 3D lors de ma première année de Bachelor, ma prise en main rapide des logiciels et surtout mon intérêt et ma passion pour les films Pixar, mon choix de continuer mes études vers le bachelor animation 3D était évident.

Je me suis vite approprié les logiciels de création, et je me sentais très à l’aise et confiant pour évoluer dans cet axe. Le responsable de département, Marc Bellan, ainsi que le reste des intervenants, étaient très attentifs à mes envies, mes points de vue et mes objectifs futurs.

J’ai été attiré par l’IIM pour la diversité des secteurs du digital enseignés à l’école. En étant diplômé, j’avais une bonne assurance. J’avais eu, pendant 5 ans, une vision globale des techniques de l’animation et du management. J’avais toutes les clefs en main pour commencer dans le milieu professionnel.

L’IIM m’a aussi donné la possibilité de pouvoir réaliser des projets en dehors de l’école. Cela a commencé avec un projet de courts métrages sur le ski, qui m’a amené à partir 2 semaines aux États-Unis dans le Colorado. C’était un petit projet mais qui me tenait vraiment à cœur. L’IIM m’a aidé à pouvoir le réaliser en s’adaptant au niveau de l’emploi du temps. Une expérience très positive, car j’ai eu l’opportunité de développer de nouvelles compétences qui étaient de filmer et monter mes propres clips. Cela m’a permis par la suite de pouvoir travailler pendant mes études.

De Paris à Londres, Charles travaille pour les meilleurs studios d’animation 3D

Trailer de Minions, un des films sur lequel Charles a travaillé.

Mon parcours professionnel a commencé avant ma dernière année d’étude. Au cours de ma 3ème année, j’ai donc commencé par faire des petits films de ski et de la photographie. Grace à quelques rencontres qui se sont intéressées à mon parcours et mes compétences, je me suis retrouvé en quelques mois à réaliser des missions pour des entreprises comme Nike, Puig et le groupe Clarins. J’ai continué ces missions jusqu’à la fin de mon cursus.

Suite à l’envoi de mon CV et ma lettre de motivation chez Illumination Mac Guff, j’ai eu une offre d’emploi pour septembre 2012, à la sortie de mes études. J’ai commencé en tant que coordinateur de production au sein du département du Lighting & Compositing sur Moi Moche et Méchant 2, formé par les chargés de production du département. Pendant 8 mois, j’étais en charge du suivi d’une partie de la passe technique des plans du film. Mon rôle était surtout de prendre des notes durant les présentations au superviseur et de donner les priorités aux graphistes. Une première expérience très intéressante, avec un rythme soutenu étant donné que c’était la fin de production.

À la suite de Moi Moche et Méchant 2, Illumination Mac Guff m’a proposé de prendre en charge le département des Effets Visuels (VFX) sur le film Minions puis Tous en Scène. Un nouveau challenge avec de nouvelles responsabilités. Pendant 3 ans, jusqu’en 2016, j’ai été responsable de cette équipe composée d’une vingtaine de graphistes.

En 2017, j’ai décidé de tenter une expérience à Londres. J’ai commencé par la société d’effets visuels The Moving Picture Company où j’ai eu l’occasion de travailler sur le film Alien : Covenant en tant que coordinateur de production au département du Compositing. Par la suite, la société Double Negative m’a offert un poste de chargé de production dans leur nouveau département d’animation, qui, à ce moment là, travaillait sur un projet pour le studio DisneyToon (filiale Disney aux États-Unis). J’étais en en charge de tous les départements et épaulais le directeur de production pour coordonner la mise en place du projet et des départements.

Londres m’a permis de découvrir la production de film « live ». L’intérêt était de découvrir autre chose que la fabrication d’un film d’animation. Élargir ses connaissances sur un maximum de domaines est très important pour moi. En s’intéressant à d’autres industries, d’autres gestions, cela permet d’améliorer sa façon de travailler.

Ma courte période à Londres m’a surtout permis de découvrir la gestion humaine anglo-saxonne et américaine. Une gestion qui est un peu plus « positive ». Les échanges étaient très intéressants du fait du melting-pot. Étant donné que les plus gros studios d’effets spéciaux se trouvent à Londres, il y avait beaucoup d’expatriés. C’est une très bonne expérience que de découvrir différentes cultures.

Fin 2017, mon ancien superviseur des effets visuels chez Illumination Mac Guff m’a rappelé pour savoir si je pouvais reprendre le département sur Comme des Bêtes 2. J’ai donc réintégré donc le studio en tant que chargé de production du département des VFX pour ce film. Après la fin de Comme des Bêtes 2, j’ai été en charge du département des Sets & Props, dans lequel j’ai managé les équipes qui modélisent, riggent et texturent tous les décors et objets du film Tous en Scène 2. 

J’ai ensuite été embauché en tant que Line Producer chez Superprod pour travailler sur Spirit Rangers, une série d’animation qui sortira sur Netflix, et maintenant je suis chez Mikros Animation, toujours au poste de Line Producer, sur un projet pour Netflix qui est encore secret.

Illumination MacGuff, le fleuron de l’animation 3D européenne

Charles a beaucoup aimé travaillé sur Tous en Scène.

À ma sortie d’études, Illumination Mac Guff était en plein essor. C’était une très bonne opportunité étant donné la réussite mondiale de Moi Moche et Méchant. Les projets en cours étaient intéressants et ils étaient en passe de devenir le studio le plus important d’Europe. Avec la qualité des films du studio et le savoir-faire français, c’était pour moi, le meilleur endroit pour apprendre la fabrication d’un film et une très bonne référence sur un CV. Depuis que j’ai intégré Illumination Mac Guff, j’ai beaucoup appris sur la gestion d’équipe, la gestion des priorités, les différents aspects techniques de la fabrication. Cela m’a énormément aidé pour ma recherche de poste à Londres.

Globalement Illumination Mac Guff fonctionne comme la plupart des autres studios d’animation. La fabrication du film est divisée en plusieurs départements (Edit/Layout/Animation/VFX/Lighting etc…). Plus communément appelé Pipeline de Production. Chaque studio rajoute différents processus de fabrication et développent en interne des logiciels spécifiques (comme par exemple Renderman, le logiciel de rendu d’images de Pixar).

Le rôle du chargé de production est le suivi global du travail de ses équipes. Il planifie les objectifs sur quelques jours, quelques semaines ou mois à venir. Chaque chargé de production sur un film d’animation a pour devoir de faire parvenir les informations, d’une part aux départements le précédant pour connaitre le travail qu’il recevra pour ses équipes et d’autre part les départements qui le suivent pour la livraison du travail aux autres équipes. Sur une journée il peut y avoir de la mise à jour de planning, des réunions pour se fixer des objectifs entre les départements, mais aussi, le chargé de production est responsable de présenter, avec son superviseur, le travail réalisé par l’équipe pour validation auprès du réalisateur.

Les difficultés qu’il faut appréhender sont diverses. Il faut pouvoir encaisser un certain niveau de pression, lié aux objectifs de livraison. Cela varie en fonction des départements mais c’est plus fréquent lorsque l’on arrive en fin de production. Gérer la pression est quelque chose de très important, cela permet d’éviter de transmettre son stress auprès de son équipe.

La gestion humaine est un facteur primordial. Chaque personne doit être gérée différemment. Il faut s’adapter au caractère de chacun, être souple et surtout être à l’écoute de son équipe. Il est primordial de prendre le temps de discuter avec son équipe et connaître leurs besoins. Avoir une connaissance de ce qu’est leur travail permet aussi d’avoir des échanges beaucoup plus faciles.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé travailler sur Tous en Scène. Chaque film a ses difficultés, ses challenges, ses intérêts. L’avantage de ce film est qu’il avait une histoire très solide dès le début de la production. Avoir une histoire qui tient la route est probablement la chose la plus complexe. Tous les studios d’animation font face à des réécritures tout au long de la production. Sur Tous en Scène, il y a eu bien évidemment des retouches sur l’histoire mais un peu moins que sur les autres films. Cela a eu un très bon impact sur la fabrication du film mais aussi sur l’ambiance de la production.

Que garder en tête quand on veut travailler dans l’animation 3D ?

Tout d’abord je dirais qu’il est important de toujours rester au courant des évolutions technologiques. En quelques mois, de nouvelles techniques peuvent apparaître, de nouveaux logiciels peuvent sortir. Il faut s’intéresser globalement à l’environnement de cette industrie. S’il faut, sortir de sa zone de confort pour apprendre de nouvelles choses. Il ne faut pas se cantonner à ce que l’on apprend pendant ses études.

Je conseillerais aussi de regarder un maximum de films d’animation. Pas seulement des films d’animation 3D. La base de l’animation est le dessin traditionnel. Il ne faut pas perdre ce savoir-faire. Aujourd’hui encore, le dessin 2D est utilisé pour l’animation 3D.

De même, avoir une culture cinématographique et photographique peut être très utile. Cela permet d’avoir plus d’idées et de références. Il ne faut pas seulement regarder des films mais lire aussi. Que ce soit des livres sur les techniques, les technologies, la photographie, des romans… Le milieu créatif se nourrit de tout cela.

Pour les futurs chargés de production, il faut s’intéresser à ce que font les artistes. Soyez à l’écoute de votre équipe et des gens avec qui vous travaillerez. Quand vous sortez de l’école vous ne saurez pas tout, loin de là ! Posez donc plein de questions, intégrez-vous à votre équipe en douceur, vous allez voir il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Et enfin, soyez patient !

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