IoT : objets connectés oui, mais à quoi ?

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Flavien Courbier, responsable de l’axe design interactif, s’interroge sur le marché, très porteur de l’Internet des Objets (Internet of Things) et sur l’interconnectivité possible entre différents objets.

Dans un article paru dans le Journal des Grandes Écoles et Universités en février 2016, Flavien Courbier expose les problématiques auxquelles se confronte ce secteur en plein boom. Que l’on parle des smartphones, smart TV, smartwatch, bracelets, etc, les objets connectés s’installent dans notre quotidien. L’IoT (Internet des objets) est adopté par de nombreux secteurs : automobile, médecine, architecture, urbanisme, agroalimentaire, divertissement… Il y a, à l’heure actuelle 42 milliards d’objets connectés dans le monde. Selon l’Idate, il y en aura 155 milliards en 2025. Et l’on peut aisément imaginer que d’ici là, nos usages seront complètement différents.

Mais qu’est-ce que l’IoT ?

L’IoT (Internet of Things) est la mise en réseau d’objets physiques, de logiciels, de bases de données, de capteurs, de systèmes embarqués, qui collectent et échangent des données entre eux.

L’objet connecté par excellence est le smartphone. Ce petit ordinateur que tout le monde a dans sa poche est au centre de cette révolution. Il récupère les données d’une multitude de capteurs et bases-de-données (coordonnées GPS, caméra, bracelet captant les pulsations cardiaques, température…).

Cette accumulation de données individuelles constitue les prémices du “ Big Data “, c’est à dire le traitement de données de masse et leur mise en relation qui permet d’affiner les performances d’outils en fonction des usages, et également assister l’humain dans son quotidien.

Un objet connecté oui, mais connecté à quoi ?

Au final, on se rend compte que les infrastructures permettant un échange global de données ne sont pas encore tout à fait au point. Beaucoup d’entreprises y travaillent, mais des conflits d’intérêts peuvent à terme bloquer l’innovation. A l’heure actuelle, une maison intelligente, conçue par une entreprise, ne peut pas communiquer avec un réseau urbain conçu par une autre société, et ne prendra certainement pas en compte les informations données par un capteur d’une autre entreprise. Toute cette mise en relation est tentaculaire et chaque entreprise tente d’imposer son standard sur ce marché qui est d’ores et déjà extrêmement profitable.

Peut-être qu’à terme un géant sera en mesure de fournir un standard adopté par tous les acteurs, à l’instar du marché mobile où Android et Apple sont sortis en grands vainqueurs. Ou peut-être qu’un jour, toutes les entreprises joueront le jeu et mettront à disposition les données si précieusement récoltées au fil des années (on parle alors d’Open Data).

Pour l’instant, les objets sont capables de stocker de l’information, mais sont dans l’incapacité de communiquer librement entre eux faute d’infrastructures. L’information est donc souvent dirigée très unilatéralement d’un input vers un outpout (d’un capteur vers un récepteur).

Au final, l’utilisateur obtient souvent une information, et c’est à lui de la traiter. La prise de décision reste humaine et n’est pas encore automatisée.

À l’IIM, les étudiants travaillent sur 2 voies exploratoires vis-à-vis des objets connectés : l’addition d’informations qui aident à la décision et la suppléance à la décision. C’est à dire, est-ce que l’objet va informer l’utilisateur ou est-ce que l’objet va prendre lui-même tout ou une partie de la décision initialement réservée à l’humain. Par exemple, est-ce qu’un capteur analyse la luminosité et informe l’humain de baisser la lumière, ou est-ce que l’ampoule est autonome et adapte elle-même la luminosité de la pièce ?

Le marché est extrêmement porteur, mais encore balbutiant. Et l’on ne pourra pas profiter pleinement du potentiel des objets connectés tant que l’on n’aura pas vu apparaître une infrastructure de mise en réseau et une norme standardisée acceptée par tous les acteurs.

Il reste encore une grosse marge de progression, et donc d’opportunités sur ce marché prometteur. Le secteur de la suppléance à la décision comporte un volet non résolu. Celui de la responsabilité.

C’est-à-dire quand un logiciel va prendre une décision, qui va en porter la responsabilité ? Là encore, il s’agit d’une question passionnante qui suscitera de nombreux débats.

Informations mises à jour le 30 Juil 2021