Les robots dans Star Wars : BB-8 véritable star du Réveil de la Force et de la saga ?
Jean-Claude Heudin, directeur de l’IIM, a consacré ses recherches à l’intelligence artificielle en général et par extension aux robots. Fan de la saga Star Wars depuis la sortie du 1er opus en 1977, il est fasciné par le comportement parfois curieux des robots qui peuplent les trilogies.
A quelques jours de la sortie française du 7e épisode Star Wars le 16 décembre prochain, « Le Réveil de la Force », Jean-Claude Heudin, passionné d’intelligence artificielle, s’interroge sur la place prépondérante que peuvent occuper les 3 robots les plus connus de la galaxie : R2-D2, C-3PO et BB-8 – star avant même la sortie officielle du film en salle.
Des robots sympathiques
Les robots de Star Wars peuvent être presque considérés comme les véritables héros de l’histoire. Après tout, R2D2 et C3PO ne sont-ils pas les 2 protagonistes à apparaître dans l’intégralité des 6 et bientôt 7 films ? Contrairement à la plupart des films de science-fiction, ces personnages inspirent la sympathie et non la terreur. Loin des Terminator, iRobot, et Futura dans Metropolis, R2D2 et C3PO, librement inspiré du duo comique Laurel et Hardy , sont la dimension comique de la saga.
Jean-Claude Heudin se remémore avec nostalgie qu’il s’était rendu jusqu’en Angleterre en 1999 lors de la sortie de l’Episode I afin de pouvoir voir le film avant sa sortie française. « De plus, il s’agit d’une des rares histoires du cinéma moderne où il y a autant de robots avec des statuts particuliers, où ceux-ci ne sont pas anxiogènes. »
Le duo C3PO et R2D2 est attachant car il se rapporte le plus à une réalité proche de celle qui existe sur le développement de la robotique à l’heure actuelle. La seule différence vraiment notable est celle du langage de C3PO, dont l’intelligence artificielle est proche de celle de l’homme avec son langage hyper développé. Il ne manque d’ailleurs jamais une occasion de rappeler qu’il maîtrise près de 6 millions de formes de communication, attribution classique pour un robot dit « protocolaire », censé faciliter les relations et les interactions entre les humains et les autres créatures et robots qui peuplent la saga.
Les règles pour faire un bon robot
Ceux-ci doivent revendiquer leur statut de robot, leur intelligence artificielle afin qu’il n’y ait pas de mystification possible. Les robots de Star Wars sont bien des robots, soumis aux règles humaines et ce sont les hommes qui les créent et qui ont pouvoir sur eux. D’ailleurs afin de « contenir » l’intelligence des robots, ceux-ci sont régulièrement rebootés et leur mémoire effacée. C’est ce qui arrive à C3PO dans l’épisode III. Seul R2D2 échappe curieusement à cette fatalité, et il devient la mémoire vive de la saga. En revanche, son langage est crypté et même si beaucoup de personnages semblent le comprendre dans la saga, ce qu’il dit reste un mystère pour le spectateur.
Les formes et les couleurs doivent être choisies pour représenter des robots qui inspirent de l’empathie. C’est pourquoi BB-8 reste celui qui, à première vue, est le plus sympathique de tous avec ses formes rondes.
Enfin, il faut qu’il y ait une harmonie entre la morphologie et les comportements, un équilibre qui ne soit pas perturbateur. Si C3PO est largement inspiré du robot inquiétant Futura de Métropolis, le positionnement de ses bras et ses mouvements saccadés ainsi que la forme ronde de sa bouche qui lui donne un air perpétuellement surpris, en font un personnage comique, de pantomime, à qui il arrive toujours des malheurs desquels le spectateurs ne peut s’empêcher de rire.
Jean-Claude Heudin avoue déjà son faible pour BB-8 car pour lui, il reste le plus crédible aussi bien d’un point de vue technique que d’un point de vue d’intelligence artificielle. C3PO a certes une intelligence artificielle extrêmement puissante mais qui est en inadéquation avec le caractère presque grotesque de son personnage.
Quant à R2D2, morphologiquement, il n’est pas crédible d’après le spécialiste des robots. En effet celui-ci accomplit des prouesses techniques qui ne seraient absolument pas réalisables. Un robot monté sur roues ne pourrait pas se déplacer sur Tatooine, il s’enliserait.
Les trilogies sont devenues de véritables phénomènes qui reprennent les mythes universels de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal, entre la démocratie et le totalitarisme…valeurs qui prennent une résonance particulière dans l’actualité que l’on connaît…Rendez-vous donc le 16 décembre en salle pour découvrir ce nouvel opus qui promet bien des surprises…
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— Jean-Claude Heudin (@jcheudin) November 22, 2015
